ImportCDs After the Fall CD Jazz

Je ne peux pas imaginer l'anxiété que Keith a dû ressentir durant les deux ans où il n'a pas pu s'approcher du piano en raison de sa maladie. Cependant, cette musique est si exceptionnelle qu'elle rende oublié tout sentiment de vide. Je suis impressionné par la qualité du trio qui a joué sans répétition, sans programme et sans sécurité. Leur jeu est vraiment magnifique. J'ai l'impression que CD1 et CD2 sont deux actes d'une même pièce. Si vous voulez goûter à la perfection, écoutez-les tous les deux en continu et voyez si vous ne ressentez pas le besoin de revenir encore une fois...

Ce concert enregistré en 1998 a vraiment surpassé mes attentes. Après deux ans d'absence due à la fatigue chronique, les Standards Live ont montré un retour impressionnant. Je me suis particulièrement attaché aux titres 'Old Folks' et 'Autumn Leaves'. Ces deux pièces m'évoquent fortement Miles Davis et semblent être une dernière adieu à son génie. Je me demande si Keith s'est permis de le faire en leur consacrant ces deux morceaux, qui ne figurent pas sur l'album Bye Bye Blackbird. Lorsque j'ai entendu 'Old Folks', je me suis souvenu qu'il avait déjà interprété ce titre il y a trois ans dans les Standards in Norway (1995). Cette version ressort encore plus chaude et intense que la précédente. Le début du deuxième disque commence par Bouncing with Bud, qui m'a fait penser à l'incroyable Amazing Bud Powell de 1949. Les solos de Fats Navarro et Sonny Rollins sont incroyables, tandis que le piano de Bud les soutient avec force. C'est là que se trouve la base du style bebop de Bouncing with Bud. Keith a ajouté un intro à l'arpégio qui donne une touche moderne à cette pièce classique. J'ai pensé avoir déjà entendu cet arrangement, mais je ne me souvenais plus où ni quand. Il ressemble vaguement au Whishper Not de l'année suivante. Le deuxième morceau est Doxy, composé par Rollins, et qui a fidèlement rendu son original. J'ai même cru voir Rollins surgir d'un moment à l'autre. Mais le problème, c'est Santa Claus is coming to town. Je ne sais pas quand ni comment il faut l'écouter. Il est trop décalé pour être joué en pleine rue pendant la période des fêtes et je me demande si c'est correct de l'écouter à d'autres moments. La seule solution, c'est de le considérer comme un standard jazz et de l'écouter dans ce contexte. Je vais le comparer au Trio 64 de Bill Evans. Bien que Bill n'ait pas joué cette pièce de manière stricte, je trouve que Keith a fait mieux en la rendant plus mélodique.

J'ai été si occupé avec les soins à domicile que je n'ai pas allumé mon stéréo pendant plus d'un an. Mais récemment, j'écoute chaque jour le deuxième disque de cet album dans mon voiture stéréo converti en MP3 sur une clé USB. J'ai configuré pour jouer les pistes par ordre alphabétique, mais il m'est arrivé plusieurs fois que je ne puisse pas progresser jusqu'à Keith Jarrett. Lorsque j'enregistre d'autres pistes dans la même clé USB ou que je change de musique, le lecteur revient à la première piste et recommence à jouer depuis le début !

Ce pianiste et son groupe sont vraiment exceptionnels. Leur premier concert après une grave maladie est impressionnant, avec une force et une expressivité remarquables.
La qualité de la prise de son est sublime sur un système hifi décent, c'est presque comme une expérience divine.