Warner Music Kyung Wha Chung - Beau Soir - Fauré, Debussy & Franck, CD Classique

La virtuosité des deux interprètes n'étant pas à confirmer, nous apprécierons particulièrement ce répertoire romantique si particulier : transition entre deux siècles, dans une France entre deux guerres. Les œuvres de Faure, Franck et Debussy qui sont proposées dans cet enregistrement font bien partie du patrimoine de la musique française, et très représentatives de cette époque, toujours sensuelles, parfois lyriques mais laissant la part belle à la mélodie à un point que les auditeurs ne pourront les oublier.

Dolce e amabile pourrait avoir été un autre titre pour ce nouveau enregistrement commémorant 7 ans de collaboration entre Kyung Wha Chung et Kevin Kenner.

Le duo présente un programme français qui met en valeur les tons chauds et sucrés de Chung, ainsi que la facettes plus féroces de son tempérament musical. Le beau musicianatisme de Kenner avec virtuosité ne peut être surévalué ici, et cela était toujours évident pendant ses prestations scéniques avec Chung à Londres et Séoul.

Fauré:
I. Un ouverture en forme d'averse, désirable mais clair dans l'introduction de Kenner qui a été capturée sans réverbération trouble. Son virtuosité est toujours sous-estimée.
Chung ouvre avec une poésie réservée et froide, avec un grainage capture par le micro.
Au reprise du thème A, elle élargit son humeur avec plus de ferveur et de virtuosité;
Les membres du duo possèdent chacun une présence égale capturée par les ingénieurs Warner - Chung n'est pas spotlité au-dessus de Kenner ; il est excitant et gratifiant d'entendre toutes les subtiles interchanges nuances si ‘à la loupe’ et personnel comparé à des prestations scéniques où ces détails intimes sont parfois perdus dans l'acoustique du hall - une douceur et une gentillesse bienvenues à sa voix de chanteur.

II.
Les tonerés bronzés sombres d'Chung étreignent son dialogue avec Kenner.
Ses ingénieurs Decca, dont Ray Minshull et Christopher Raeburn, mentionnent la richesse de ses trois cordes inférieures qui sont entendues dans aucun autre violoniste - ce mouvement met en valeur ce monde des sons unique de Chung si centralement.

III.
Chung et Kenner présentent ce mouvement avec tout le bonheur.
Chung réalise ce mouvement avec soin spécifiquement dans les passages de spiccato prêtant un trait de tentativeness - bien que son tempo soit ainsi plus mesuré, moins impétueux, sa joie et son jeu sont contagieux quand entendus ensemble avec le toucher léger mais virtuosique de Kenner.

IV.
Le beau virtuosité de Kenner qui ne se fait pas apprécier lui-même est encore une fois magnifiquement le major en cet mouvement.
Les flammes et la passion de Chung montent plus haut, encouragées par les beaux sons des textures et des tons multi-couleur de Kenner et fragrant - les mesures finales se terminent avec un accelerando prêtant de l'éclairage et d'un moment à la dernière barre.

Franck:
I. Il est anticipatif d'entendre comment un nouveau enregistrement s'est comparé à celui de Chung de 1977.
Kenner, comme Lupu, commande une puissance incroyable et une profondeur avec une douceur subtile du son sans la moindre indication de ‘pression verticale’ des touches - les phrases de Kenner se développent, s'interconnectent et plient comme l'eau. Son contribution dans cet enregistrement est un virtuosité parfaitement dévoué.
La cantilène de Chung est chaleureuse avec une sinuosité bienvenue d'un romantisme accueillant.
II. Les flammes passionnées de Chung retournent pleinement ici en faisant preuve davantage de sa domination - ses longues sostenutos et son vibrato vibrants unique sont encore si engageants, mais la douceur et la délicatesse des tons de Chung sont au lieu les nouveaux points forts à sa voix dans cet enregistrement. Les sémi-quarts qui courent ont un trait d'attention soigneuse, mais ses flammes et son rubato rappellent l'audace des risques à beaucoup de ses enregistrements anciens - ses prestations scéniques passionnelles de ce travail emplissent encore les agitato et l'abandon qui sont ses hallmarks uniques.
La virtuosité de Kenner, à nouveau, doit être reconnue car elle est si étonnamment non apparente. Ses talents sont uniquement pour l'expression musicale plutôt que des exhibitions pyrotechniques.
III. L'ouverture soliloquie de Kenner se développe avec un rubato moins large et pensive comparé à l'enregistrement Lupu : au lieu, un moment d'élan et de liberté s'est envolé et s'est élevé ici - le récitatif de Kenner est encore si bien capturé. C'est son son exquis qui enserre les timbres chaleureux et doux de Chung.
IV. Les deux, Chung et Kenner chantent en unisson avec une voix unique ici. Ce mouvement final était si attirant à leur prestations scéniques au Royal Festival Hall en 2014 - leurs lignes cantilène se tordent et se mélangent et s'accroissent avant de laisser place au rappel des dernières mesures du thème dolce..
Les bars finaux donnent lieu à un abandon et une spontanéité qui explosent avec force et bravura.

Encores
Debussy La Fille aux cheveux de lin : con sordino - les évoctions saloniques en fumée
Fauré Berceuse : une balade privée à travers un parc à Paris avec un vent d'automne qui fait tournoyer une vague de feuilles multicolores
Franck Pain des Anges : la belle arrangement de Kenner met en valeur les contra-alto pieux et révérencieux de Chung
Debussy Beau soir : La troisième enregistrement officielle de Chung (Con amore et Souvenirs) ; son dernier accord harmonique éternellement maintenu offre une conclusion immortelle à sa nouvelle discographie.

(L'édition coréenne de cet album comprend un pistes bonus, l'air d'amour de Elgar, un favori de Chung.)