Alive AG Burnside On Burnside Vinyl Tons bleus 30 cm Burnside, R.L.

Une guitare rouillée, une guitare qui glisse et une batterie pour le beat, voilà la formule de ce vieux bluesman électrocuté par Jon Spencer dans les années 90. Il y a une vraie énergie qu'on ne retrouve pas forcément chez les bluesmen plus établis (genre noeuds papillons et Gibson modèle signature). En écoutant, on voit se dessiner les racines des Cramps, des Black keys, des White stripes et du Jon Spencer...

Le blues maître R. L. Burnside, âgé de 74 ans en janvier 2001, et son « fils adoptif » Kenny Brown à la guitare slide ainsi que son petit-fils Cedric aux tambours, ont effectué une tournée musicale d'un mois dans le Nord-Ouest. Chaque étape était sold out. Ce disque, enregistré au Crystal Ballroom de Portland, Oregon, et au Great American Music Hall de San Francisco, capture l'ensemble du trio et du grand maître R. L. à leur meilleur. C'est une musique glorieuse – rude, primitive, incantatoire, choisissez vos adjectifs tant que vous exprimez l'intensité hypnotique de la base musicale blues amplifiée par Burnside et ses garçons. Le CD note que cette musique est « trance ». J'y qualifie cela de « drone » music. Quoi qu'il en soit, c'est la qualité du jeu qui compte – répétitif, impérieux et primitivement conscient, court-circuitant les impulsions critiques et atteignant directement vos entrailles. Le batteur Cedric est un batteur de poubelle. Ses tambours claquent avec insistance quand ils accompagnent la guitare et la voix, le grand tambour bas claque sur tous les quatre temps de la mesure, 1 2 3 4, chaque temps joué égal, tandis que ses baguettes s'imbriquent dans lui au traps, battant un accented 1 2, 1 2 à l'infini, avec une obstination mécanique, poussant les autres musiciens en avant. Le jeu de guitare de Brown et Burnside est incroyable. Je n'ai rien d'autre à dire sur le sujet. R.L. ne possédait pas beaucoup de voix alors, mais il avait suffisamment pour faire ce qui était nécessaire, c'est-à-dire vendre ses chansons (elles racontent surtout des histoires). Les paroles sont simples et brutales. Elles capturent les malheurs et les périls de la vie dure qu'il a menée mais sont d'une manière ou autre joyeuses. Et R.L. aime plaisanter de temps en temps. « Il n'est pas votre père » est rien que des blagues narratives, et une fois il raconte à l'audience qu'il est si chaud qu'il a besoin de boire du jus de tomate, puis il dit qu'il buvait beaucoup mais maintenant « je bois que quand [je suis] seul ou avec quelqu'un ». Les chansons sur cet album seront familières aux fans de R. L. Selon mon comptage, il a enregistré neuf des onze chansons sur d'autres albums. Mais ce n'est pas un point de départ car chaque fois qu'il les enregistre, elles sonnent différentes. C'est surtout intéressant de noter la différence entre ces versions de « Shake 'Em On Down » et « Goin' Down South », jouées avec sa bande régulière, et les versions sur le 2004 A Bothered Mind, où la bande de R.L. est renforcée par des musiciens hip-hop et même un artiste scratch. Les albums de R.L. sont tous bons mais cet album est classé à côté du haut d'entre eux : une répertoire établi joué par sa bande de travail à un moment où R.L. avait gagné l'éclat qu'il méritait en grand.

Un exemple parfait du blues et de la performance. L'album Burnside on Burnside est un véritable bijou qui montre à quel point R.L. Burnside est un artiste exceptionnel. Un ajout fantastique à ma collection.

J'adore l'énergie de ce spectacle et il y a quelques superbes chansons sur cet album, mais je me suis rendu compte que beaucoup d'entre elles sonnent très similaires. J'aurais aimé un peu plus de variété. Je recommande toujours.