Gardiner revisite le Magnificat de Bach d'une manière rafraichissante : c'est rythmé (trop ?) jazzy (pourquoi pas ?). Les voix, sans être parfois pas assez subtiles, sont bien timbrées. Techniquement, la prise de son est très correcte et l'ensemble est bien cohérent. Une façon d'oublier un Bach parfois interprété d'une manière pompeuse et ampoulée, donnant raison à ceux qui n'aime pas le baroque. Pour moi, je ne déteste pas et je le conseille sans réserve.

Voici un enregistrement qui nous offre trois œuvres merveilleusement bien interprétées de Bach composées pour la période de Noël : un Magnificat, une superbe cantate – Süßer Trost, mein Jesus kömmt, BWV 151 – et une messe luthérienne – BWV 233. Le livret du CD comprend les textes des œuvres ainsi qu'une entrevue intitulée « John Eliot Gardiner en conversation avec Jonathan Freeman Attwood ». Cet enregistrement est une superbe addition à l’édifice en hommage à Bach que s’applique à ériger Gardiner depuis tant d’années et qui s’inscrit comme une suite logique à tous ses précédents enregistrements du Bach Pilgrimage.

Voici une version qui met 'la pêche', terme péjoratif, au contraire. J'ai cru longtemps que les interprètes étaient nombreux pour exécuter cette œuvre, beau démenti dans cette version. Tout le monde y croit, les chanteurs, les choristes, les musiciens et le chef (ils sont 24 si j'ai bien compté). Nous sommes entraînés dans un tourbillon de folie. Enfin un 'Magnificat' qui doit faire plaisir à la Vierge, elle doit se retrouver dans sa joie, comme nous nous retrouvons dans la notre. Le Gloria de la Messe en est le symétrique. A posséder absolument

Enfin, un grand chef d'orchestre qui a adopté la pratique d'interprétation historique pour l'édition en ut majeur du Magnificat de Johann Sebastian Bach avec les charmants récits de Noël. Et cela s'est avéré absolument payant ! Les récits de Noël sont trop souvent absents ! John Eliot Gardiner est l'un des meilleurs interprètes des passions, de l'oratorio de Noël et de la Messe en do mineur de Bach. Sa prise du célèbre Magnificat en ut majeur de 1983 était déjà exceptionnelle. Voici maintenant la version en ut majeur, qui a été présentée pour la première fois à Noël 1723 à Leipzig. Le résultat est une interprétation vivante et fidèle au contenu du travail. Les qualités du chœur de Monteverdi se manifestent dans les différentes atmosphères des différents mouvements toujours très appropriées. Et également, la grande transparence des lignes instrumentales malgré les rythmes rapides et dynamiques. C'est aussi valable pour la rare Messe en fa majeur BWV 233, où l'excellente prestation du chœur et la virtuosité des trompettistes sont particulièrement remarquables. La prise de la cantate de Noël 'Süßer Trost, mein Jesus kommt', est complétée par les qualités des solistes qui chantent avec une grande intensité mais jamais sans naturel.