Warner Music Renaud Capuçon - Bartók: Violin Concerto No. 2, LP Vinyl Classique

Je n'attendais pas autant de fougue et de mordant de la part de Renaud Capuçon dans le 2ème concerto de Bartok. J'ai été agréablement surpris. L'orchestre est vraiment bien capté et il en ressort beaucoup de détails de la partie orchestrale. Une bonne surprise.

Cette interprétation est acoustiquement sublime, mais on se demande pourquoi les aigrités de la musique bartokienne ont été adoucies, voire supprimées au profit d'une interprétation moins robuste et problématique que celle de d'autres sublimes violonistes. À ceux qui aiment 'à la française', bien sûr !

Oui, avec la meilleure volonté du monde, nous ne trouvons pas un très grand talent à ce violoniste sur-médiatisé et au jeu aussi peu expressif que son visage... Violoniste pour dames patronnesses à la recherche d'un gentil gendre.... Il faut autre chose qu'un visage sympa, un très beau violon et des amis influents pour jouer le second concerto de Bartok... Lorsque le violon rentre après les beaux accords de harpe du début, on est en droit de s'attendre à de la chaleur (corde de sol) de la vie et de la beauté pure (surtout si l'on a dans l'oreille la version de Gitlis ou de Perlman..!) Mais malheureusement rien de tout ça... Pourtant jouer avec un orchestre comme le LSO (même avec F.X.Roth!) doit être une expérience plutôt stimulante et gratifiante... Mais ce violoniste légèrement 'pré-fabriqué' ne tire de son violon que des notes (certes impeccables et justes) d'une banalité et d'une inexpressivité sans nom..! Nous exagérons..? ....Nous aimerions bien..!

Le second concerto de Bartok est un véritable chef d'œuvre, composé en 1948. L'œuvre est une composition en trompe-l'œil, enchâssant une savante et subtile structure en variations dans la forme traditionnelle tripartite. Le style est essentiellement magyare, mais ouvre également sur l'épuration quasi néo-classique qui marquera les œuvres de la période suivante. Malheureusement, ce concerto a rarement trouvé un ton juste, tant que beaucoup de violonistes ont vu en lui un parcours d'obstacles à franchir de façon séquentielle, souvent exhibitionniste et morcelé.