Ce disque est bizarrement fascinant dans la discographie des Rolling Stones, enregistré durant leur année difficile de 1967. Il se situe entre les albums « Between The Buttons » et « Beggars Banquet », marquant un virage important dans leur carrière. Le déclin physique de Brian Jones, les essais de substances chimiques au sein du groupe et la varicelle contractée par Keith Richards ont influencé l'enregistrement de cet album unique, doté d'une pochette superbe. L'album comporte des perles éparses comme « She's A Rainbow », « 2000 Light Years From Home » et « Citadel », ainsi que des titres plus anecdotiques mais jamais inintéressants. Enregistré en février-octobre 1967, il a connu un succès public important, notamment en Angleterre et aux États-Unis, malgré une réception critique diverse.

Bonjour,
j'ai commencé par acheter les albums des Rolling Stones depuis 1965... et le premier album que je me suis acheté était "flowers" car il y avait dessus "Ruby Tuesday" et "Let's spend the night together"... Ce qui fait que "their satanic..." est le deuxième acheté... avec sa superbe pochette...
De formation musicale classique, j'avais été impressionné par la musique des Stones qui mettaient en valeur la musique négro-américaine dont les concepts musicaux n'ont rien avoir avec la musique dite classique...
Grace à eux j'ai pu découvrir le blues, le jazz et tous leurs dérivés. Les Stones sont très ancrés dans les racines du blues... et des albums comme "aftermath", "between the buttons" et bien sur "their satanic" leur ont permis de s'aventurer dans des territoires musicaux inédits...
C'est pourquoi ce disque est pour moi un des meilleurs du groupe en dehors de leurs racines bluesy...
On est en 1967, le Beatles ont sorti "sergeant pepper" avec une foule de musiciens et les Stones, pris dans la répression élisabéthaine et leur mise en prison les a beaucoup desservi pour enregistrer ce disque qui n'a pu paraître qu'en fin d'année... Par contre, pour cet enregistrement, à l'inverse des Beatles, eux n'ont fait appel qu'à leurs propres ressources avec Nicky Hopkins qui sera leur pianiste attitré et l'arrangement des cordes sur "she's a rainbow"...
Donc face à eux-même, ils ont puisé dans leur créativité pour ce disque (qui devrait comprendre également "we love you", "dandelion" et "child of the moon"...
Quant à la musique : tous les morceaux s'enchainent, nous sommes dans l'esprit du concept album qui sera magnifié par les "Moody Blues"...
- un premier morceau d'introduction qui plante le décor... finger picking et surprises assurées avec percussions et mellotron joué par Brian Jones (qui est absolument à l'honneur pour la dernière fois sur ce disque)...
- citadel est pêchu à souhait et absolument rock...
- 2000 man commence à faire décoller le disque avec cette première partie de batterie de Charlie Watts avec ses péchés de caisse claire "en l'air"... et le groove qui suit...
- suivi d'un "another land", une composition de Bill Wyman et on regrettera toujours l'absence de place que lui ont fait Jagger-Richards dans le processus de composition : un morceau intelligent avec des harmonies variées...
- "see what happend" est une pièce improvisée qui, à mon avis a bien du plaire aux musiciens de "Gong" il introduit le rock spychédélique... j'aurais bien aimé qu'il dure encore un peu plus (il a été coupé au mixage)...
- "she's a rainbow" est une perle pianistique et les arrangements des cordes en fin de morceau sont dissonants tout en mettant en valeur la mélodie : du beau travail...
- arrive "the lantern", un morceau sublime, extrêmement progressif qui est suivi par
- "gomper" où l'on arrive au sublime sur fond de musique orientale, un thème et surtout une improvisation extrêmement envoûtante... qui nous amène à
- "2000 lights"... Là, les Stones inventent le blues cosmique... irresistible...
et pour conclure "on with the show" avec sa rumba de cloture...
Ce disque nous montre un Brian Jones notamment au mellotron (mais aussi aux flûtes, etc) au mieux de sa créativité musicale
par contre je regrette beaucoup le manque de qualité de l'enregistrement où plusieurs instruments sont cantonnés sur une piste afin d'avoir les voix en stéréo avec quelques autres instruments... Cela déséquilibre complètement la qualité et le rendu musical en instaurant une confusion sonore...
c'est pourquoi j'ai acheté le disque en mono qui "corrige" un peu cela...
bref, si vous vouliez entendre un disque de rock, attendez "Jumping jack Flash", la rock-music déboule et rien ne l'arrêtera...
Quant à nous, les musiciens plus aventureux, nous nous délecterons toujours de notre "satanic majesties) qui restera un disque intemporel... Pour cela soyez-en remercié, messieurs...

Cet album est un chef d'œuvre souvent mésestimé ou mal aimé. Peut-être parce qu'il est psychédélique. Mais contrairement aux Beatles, qui ont produit deux albums de ce type (Magical Mystery Tour et Sgt. Pepper), les Rolling Stones n'en ont réalisé qu'un seul en réponse à ceux-ci. Oui, car même si ils s'apprécient mutuellement, il y a souvent eu une guerre de style entre les deux groupes sur le plan discographique. Si vous aimez les albums psychédéliques, celui-ci est particulièrement réussi. Si vous n'aimez pas, essayez peut-être d'y jeter un coup d'œil, qui sait, ça pourrait vous faire changer d'avis. Pour ma part, je l'adore et je lui donne 5 étoiles.