Si vous aimez les Limiñanas, cette compilation est incontournable- à bon prix, on (re) découvre leurs singles dans cette compilation que j'adore et qui permet de changer des albums.

Magnifique rétrospective des 5 premières années musicales de Marie et Lionel Limiñanas alias The Limiñanas !
Des albums made at home (2009) jusqu'à Chicago (2014), vous découvrirez toute la palette rock et l'univers de notre duo frenchie avec bonheur.
Qui plus est le coffret est richement illustré !

En un double CD, on se procure ainsi les quatre premiers albums des Liminanas. Et c'est bon. Parce que c'est bien sur la longueur qu'il faut écouter ce groupe. Loin de proposer des fulgurances, les Liminanas assurent sur la longueur en distillant plusieurs parfums majestueusement ordonnés. Ici une guitare fuzz ou bien une slide, là un sitar ou encore une touche de Farfisa. Les Liminanas, c'est donc surtout dans la forme qu'ils séduisent. Autant le dire: ils ont tout bon soniquement parlant. Ces gens-là puisent dans tous les bons coups du garage sixties dans lequel ils injectent leur propre axiome Melody Nelson, le tout avec le son du vingt-et-unième siècle. A ce stade, c'est énorme et absolument jouissif.

Sur les quatre albums, jamais ce parti-pris n'est pris en défaut. Alternant talk-over et chant, parfois susurré, voix féminine et masculine, anglais et français (voire italien), attractif et surprenant, le groupe ne manque jamais de séduire exactement là où il faut. Capable également d'insuffler un brin de new wave dans leur cocktail (savoureux "Salvation") ou de se faire télescoper Suicide et Ennio Morricone dans le même titre («Je M'En Vais»), les Liminanas cochent toutes les bonnes cases et, ce faisant, ont pu charmer la presse mais aussi l'international. Hyper référencé, leur rock possède un charme inégalable et immédiatement accrocheur.

Alors le seul reproche, c'est qu'ils montrent bien ce qu'est devenu le rock au vingt-et-unième siècle. Un truc qui ne parle plus aux kids et qui ne saurait parler de son époque. Certes, les Liminanas permettent qu'on écoute autre chose que de l'autotune et des boucles d'ordi mais, rock fantasmé, il semble irréel, coupé du monde, un œil dans le rétro et l'autre sur le matos. C'est symptomatique: regardez Jack White, star supposé du truc. Le gars ne s'intéresse qu'aux vinyles, aux sons analogiques et tous ces trucs poussiéreux. Sexy, n'est-ce pas ? Forcément, ça ne parle pas aux jeunes. En attendant, les Liminanas proposent un pur trip sonique en forme de rêve sixties. A tout prendre, c'est très bien.

Très belle découverte, un groupe français aussi enthousiasmant que les meilleurs groupes anglosaxons. J'adore aussi leur album avec Pascal Comelade (traité de guitare triolectique). Je préferais cette période plus pop à leurs derniers albums plus monolithiques (et monotones)