ISBN 9782260017462
ISBN 9782260017462, Français, Livre broché, 416 pages
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Information produit
Née en Bretagne au seuil de la Seconde Guerre mondiale, Michèle Sarde a longtemps tu ses origines. À travers le récit tardif de sa mère, Jenny, elle reconstitue le parcours de sa famille, de l’exil de Salonique et de l’installation à Paris, en 1921, à l’assimilation réussie dans la France des années trente. Mais les persécutions de l’occupation nazie contraignent Jenny et les siens à se cacher et à dissimuler leur identité. Jenny luttera alors de toutes ses forces pour survivre et protéger sa fille. Un traumatisme qui perdurera dans l’après-guerre et finira par les réduire toutes deux au silence._x000D_
Saga hors norme d’une tribu méconnue, les Sépharades de l’Empire ottoman qui, chassés d’Espagne par les Rois catholiques, s’étaient installés quatre siècles durant en terre musulmane avec leur religion et leur langue, ce livre est le fruit d’une démarche littéraire à la fois ambitieuse et originale. Michèle Sarde y entrecroise une enquête fouillée, un témoignage authentique et un roman haletant, poignant, et parfois drôle, sur le destin d’une famille prise dans la tourmente du sombre XXe siècle. Il soulève en même temps des questionnements contemporains sur la migration, l’intégration, la transmission et la résilience.
Romancière (Histoire d’Eurydice pendant la remontée), essayiste (Regard sur les Françaises) et biographe (Colette, libre et entravée, couronné par l’Académie française et Vous Marguerite Yourcenar), Michèle Sarde, agrégée de Lettres et longtemps professeure de littérature et culture française à Georgetown University, a consacré une bonne partie de ses livres à l’observation des femmes. Les liens entre l’écriture et la vie, l’expérience concentrationnaire, ainsi que la mémoire personnelle et historique, hantent toute son œuvre.
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Michèle Sarde est bien connue pour sa recherche universitaire et ses biographies de Colette et Marguerite Yourcenar. Dans "Revenir du silence", elle offre au lecteur francophone un récit intime et universellement relatif. Il s'agit d'enrichir l'histoire riche des ancêtres séphardites, de rendre hommage à l'intelligence, la détermination et le courage de sa mère, et de se confronter à son passé personnel qui, pendant de nombreuses années, consistait principalement en des sphères obscures que l'on n'était pas autorisé à éclairer.
J'ai appris beaucoup à ce sujet sur la communauté juive à Salonique au cours des siècles suivant les juifs d'Espagne et, hélas, sur le traitement indicible de cette communauté par les autorités françaises avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais plus que tout autre chose, "Revenir du silence" m'a profondément touché. L'histoire personnelle et les mémoires se sont élégamment entrelacés.
Michèle Sarde nous offre en « Revenir du silence » un livre intime dont la portée est universelle. Ce livre raconte l'histoire de ses ancêtres séfarades, rend hommage à l'intelligence, à la détermination et au courage de sa mère, et fait face à un passé personnel marqué par des zones d'ombre. J'ai beaucoup appris sur la communauté juive à Salonique après l'expulsion d'Espagne et sur l'irrémissible traitement des Juifs par les autorités françaises avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale. Mais plus que tout, « Revenir du silence » m'a profondément émue car l'histoire et la mémoire personnelle y sont élégamment entrecroisées.
M. Sarde nous livre ici à la fois :
- La saga d'une famille d'authentiques séfarades de Salonique héritiers d'ancêtres expulsés d'Espagne, locuteurs de ladino.
- Le récit de la traversée de cinq ans de traque nazie par cette famille juive.
- L'effet morbide du contrecoup de la shoah sur la mère de l'auteure
- Un document d'une qualité littéraire de très haut niveau
Le succès de Michele Sarde dans ce très beau livre est d'avoir su avec maestria entremêler l'histoire très détaillée de la diaspora Sépharade avec celle, plus intime, de plusieurs générations de sa famille de Salonique à Paris. Une histoire qui aurait été effacée si l'auteure, qui pendant longtemps a accepté le silence imposé au sujet de ces faits, n'avait enfin eu le courage très tardivement de convaincre sa mère Jenny, qui avait baptisé sa fille après la guerre tant elle avait peur que 'ça recommence,' de lui dire ce qu'elle lui avait toujours caché. Ayant enfin hérité de ces lourds secrets, Michele Sarde a su trouver une voix pour raconter non seulement la vie mouvementée de son clan rempli de personnages hauts en couleur, mais aussi les terrifiantes expériences de ceux-ci pendant la guerre, quand elle-même n'avait que quelques années. Ce livre qui est à la fois un livre d'histoire, un roman, une biographie et une autobiographie nous instruit, nous émeut, nous montre le courage, la peur, les moments de joies et les moments d'effroi de chacun de ses personnage. Il rend surtout hommage à une mère adorée et mal comprise par l'auteure quand elle était jeune mais aujourd'hui encore plus admirée par celle-ci qui, en croyant sauver sa fille lui a légué un long et pesant silence et de nombreuses questions restées longtemps sans réponses. Ce silence dont Michele Sarde est revenue grâce à une écriture sobre, juste et détaillée qui témoigne de son engagement dans l'importance de la transmission.
