Premier grand rôle de James Cagney, qui inaugure ici le rôle de dur à cuire qu’il continuera d’interpréter dans de nombreux films de gangsters (Angels with dirty faces, The Roaring Twenties, White heat, etc.). Révélant l’acteur, Le public ennemi fit aussi partie de ces films – comme Little Caesar – qui lancèrent la mode des truands à Hollywood.

Œuvre tournée avant l’application du code Hayes, le film de Wellman se distingue par une sécheresse, une âpreté et une violence parfois impressionnantes. En particulier, Cagney donne à son personnage un charisme vénéneux franchement dérangeant : s’il est le fruit de la pauvreté, d’une éducation déséquilibrée (une mère trop aimante, un père trop dur) et de mauvaises fréquentations, il est surtout une figure paradigmatique du Mal, il le sécrète autant qu’il l’attire à lui. Il faut voir l’acteur écraser un demi-pamplemousse sur le visage de sa petite amie ; il faut le voir se faire soûler et violer (!) par une femme mariée ; il faut voir sa fin tragique. Tant d’images fortes qui restent incrustées dans la rétine du spectateur bien après l’apparition du mot « fin » !

James Cagney « délivre le coup » avec ce film. Même s'il n'était pas un grand homme, sa confiance et son aura étaient plus grandes que la vie elle-même. Même quand il joue le méchant, il est toujours sympathique dans ce film. L'intrigue se déroule dans les années 1920 de l'ère de la prohibition à Chicago.
Les bonus sont également excellents car ils comprennent Warner night at the movies et un featurette.

J'ai été vraiment déçu par ce film. La fin était complètement absurde et ne faisait pas sens du tout. Les personnages étaient traités comme des imbéciles, surtout Cagney, pour montrer qu'il n'y a pas d'avenir pour un gangster. Mais dans beaucoup de films sur les gangsters, l'histoire se termine de cette manière sans raison apparente. J'ai été frustré par la façon dont le scénario s'est dégonflé à la fin, avec des personnages qui disparaissent soudainement ou font des choses absurdes. Je me demande pourquoi ils ont décrit Paddy comme un homme intelligent et compétent si c'était juste pour le faire ressembler à un idiot. J'ai trouvé cela vraiment décevant et je ne comprends pas pourquoi les réalisateurs voulaient montrer Cagney sous un jour négatif.

Comme tout film de Wellman, il s'agit d'une œuvre passionnante. Cette œuvre de 1931 est réalisée au tout début du cinéma parlant. Elle marque alors la naissance d'un genre nouveau : le film de gangster. Ce genre était alors totalement inédit et ici la passion de Wellman tient à nous offrir une histoire et un film originaux, sans précédent dans l'histoire déjà longue du cinéma. Tout y est créé d'une main de maître. Tous les films de gangsters ultérieurs jusqu'à nos jours lui sont redevables. On peut y voir que Scorsese ainsi que nombre de réalisateurs actuels n'ont rien inventé. Très important : ce film a été classé par l'American Film Institute comme l'un des 100 plus grands films et l'un des 10 plus grands films de gangster.