ImportCDs With Animals Vinyl Pop rock

Mark Lanegan et Duke Garwood avaient déjà publié « Black Pudding » en 2013, un album où Lanegan démontrait ses qualités de crooner dans des blues sombrets et méditatifs. Multi-instrumentiste, Garwood donnait le coup de grâce électrique à ces précieuses musiques. Les guitares à cordes étaient alors les seules instruments qui accompagnaient les claviers, tandis que maintenant elles fréquentent moins souvent les synthies et les drum computers méditatifs. C'est fascinant dans cette nouvelle collaboration, car outre la mélancolie sombre qui fait naître les sentiments et qui parle de relations perdues ou brisées, il y a aussi la production qui met beaucoup d'importance aux espaces vides et les réduit à l'état sonore. De petites effets de salle créent bien plus que cela, la guitare fréquente souvent des riffs minimalistes, joués stoïquement ou parfois même battus, sur un rythme minimal. Parfois, il n'y a qu'un drone de guitare qui flotte dans l'air. La voix de Lanegan peut agir comme un baume - mais plus comme celui que l'on utilise pour enduire un mort récent. Toujours, il y a une touche d'apocalypse et de mort qui se démarque. Avec son orgue, il combine la gravitas biblique de Leonard Cohen avec le geignement diabolique de Tom Waits. « Save Me » ouvre l'album sur un rythme pulsant et électrique. Les Mellotron-sounds flottent ensuite pour entourer le tempo, parfois dissonants, parfois harmoniques. Et au-dessus de tout cela, la voix de Lanegan se démarque : « Come on nightime children / Sing your own harmony », chante-t-il à mi-voix ou avec insistance. Dans d'autres chansons, les guitares sont toujours en seconde position, tandis que des beats lents et atmosphériques dominent. C'est la seule chose qui ne change jamais : la voix de Lanegan. Même si Garwood et Lanegan sortent parfois du blues traditionnel dans certaines chansons (« Desert Song », « Ghost Stories »), le résultat est minimaliste et sombre comme auparavant. La plupart des fans de Mark Lanegan savoureront cette bande-son, mais il y en a certains qui seront perdu entre Drone et Desert, ce que l'on peut aussi voir sur la « Mercy » de John Cale.

La musique de Mark Lanegan a toujours touché mon âme et sa collaboration avec Duke Garwood est absolument magique. Les albums Animals et Black Pudding sont parmi les meilleurs ; 5 étoiles ne suffisent pas.

Mark Lanegan est toujours une garantie et il se confirme encore une fois comme un grand parolier. La musique réalisée par Duke, qui collabore depuis plusieurs années avec notre label, est également très intéressante. Je donne cinq étoiles pour l'album et trois étoiles pour la version vinyle. J'estime qu'elle est trop compressée et pas optimale sur mon système d'écoute.

Les deux albums de Mark Lanegan avec Garwood sont vraiment très beaux. Ils sont dépouillés, sombres, minimaux et émouvants. C'est juste de la musique qui vous touche les tripes et fait croire en l'humanité. Difficile de trouver des mots à la hauteur, alors il vaut mieux se taire et l'écouter.