La France sans permis

Qui est contre la diminution du nombre de morts sur les routes ? Qui conteste que les infractions les plus graves - notamment la conduite en état d'ébriété - devraient faire l'objet de sanctions plus rudes ?
Personne évidemment.
Ce que nous révèle cette enquête est bien différent : les infractions majeures sont rares et la majorité des délits recensés porte sur des infractions mineures. Une véritable entreprise de désinformation s'est installée au fil des ans visant à culpabiliser les Français et les convaincre que la répression forcenée a obtenu des résultats spectaculaires.
Or personne ne dit que les accidents depuis cinq ans baissent dans toute l'Europe en raison de l'évolution des comportements, du nombre de femmes au volant, de l'amélioration de la sécurité mise en oeuvre par les constructeurs automobiles et de la circulation croissante sur des réseaux autoroutiers de plus en plus sûrs. Ni ne dit que la France est le seul pays où un système de répression entièrement automatisé élimine toute contestation, même dans les cas d'erreurs flagrantes. Ni ne dit non plus que les radars automatiques servent avant tout à remplir les caisses de l'État (ils ont rapporté 360 millions d'euros l'année dernière) et que l'amélioration de la sécurité routière, au demeurant incertaine sur ce plan, passe après...
Bref, il est temps de déchirer le voile. Car le résultat de cette politique vertueuse, ce sont deux millions de personnes - estimation minimale - qui conduisent tous les jours sans permis, un trafic en plein boom de faux permis et des contentieux coûteux et interminables pour ceux qui osent se défendre.