
Les anneaux du manège : écriture et littérature
ISBN Les Anneaux du manège, Français, 256 pages
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«Derrière l’écrivain, un nouveau personnage s’est imposé peu à peu, que j’appelle l‹ «écriveur». À la différence de l’écrivain, qui voit toujours à l’horizon le produit de son travail - le texte achevé, l’œuvre - l’écriveur se contente d’écrire, indéfiniment. L’écrivain dit : «J’écris ceci ou cela.» L’écriveur dit : «J’écris», point final.Ainsi, il y aurait deux littératures : celle qui joue le jeu de l’œuvre et celle qui le refuse. Deux littératures qui, sous leur opposition apparente, entretiennent une sourde complicité. Un écrivain amoureux de l’ensemble peut vouloir l’aménager, l’enrichir indéfiniment (Flaubert, Proust), et il y a des monuments qui restent inachevés (Musil, Kafka). Inversement, on pourrait sans trop de difficultés montrer que, dans des textes qui semblent parfaitement maîtrisés (L’Étranger, par exemple), l’écriture exerce sa pression tenace et provoque parfois d’étranges embardées. Certains diront que le courage (ou l’humilité, comme on voudra) est d’affronter le risque de l’achèvement et que le vrai «mandat» de l’écriveur est de devenir écrivain. On peut aussi penser que l’attitude de l’écriveur est plus périlleuse et plus vraie.S’il peut y avoir, à la limite, écriture sans littérature, le contraire n’est pas vrai. L’écriture travaille la littérature de l’intérieur, elle est son ferment, sa sève. Je me soucie peu, finalement, de savoir comment, par qui sera prononcé le «dernier mot» ; seules m’importent, aujourd’hui, les œuvres où, discrète et têtue, j’entends résonner la voix de l’écriveur.»
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