
Warner Music Samson François - Polonaises - Samson Francois, CD Classique
Warner Music Samson François - Polonaises - Samson Francois, CD, Classique, CD, Samson François, Support physique, Adulte, 1 disques
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Warner Music Samson François - Polonaises - Samson Francois, CD. Genre: Classique, Type de support: CD, Artiste: Samson François. Type d'emballage: Boîtier double
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Je suis déçue de l'interprétation de Samson François dont j'avais entendu dire grand bien par Eve Ruggieri, musicologue hors pair... hélas je ne suis pas de son avis.
Ce double CD est indispensable, il convient parfaitement à ceux qui ont une certaine sensibilité musicale comme disait jadis France Inter, merci à Samson François pour ce legs.
Samson François est la classe d'un pianiste, chaque note est sculptée, ciselée, et dans l'Andante Spianato - grande polonaise ses nuances arrivent à émouvoir. Une exécution exceptionnelle. Enregistrement de bonne qualité, malgré son âge. Livraison ponctuelle.
Pays : ItalieC'est le dernier enregistrement Chopin officiel de Samson. A 45 ans, il brûle encore tellement sa vie qu'après un premier infarctus quelques mois plus tôt, son temps est presque révolu. Il le sait, évidemment, et n'en a cure – si même il ne court pas au-devant, à tombeau ouvert c'est le cas de le dire, et par curiosité intellectuelle autant que par espièglerie bravache. Mais il devient aussi de plus en plus inégal en concert, et l'enregistrement de l'intégrale Debussy le voit souvent à la peine. Pourquoi, alors, refaire un Chopin, lui qui n'a rien plus rien à prouver ici, et pourquoi ce Chopin-là des Polonaises, alors qu'il en a signé 10 ans plus tôt un enregistrement d'une bravoure et d'une brillance que ses doigts, sans doute, ne lui permettraient plus désormais ? Après tout, il n'a toujours pas donné sa Berceuse – par respect pour Cortot ? Ou pour Michelangeli, qu'il admirait, et qui la jouait lui aussi avec une singulière perfection ? – ni quelques valses, nocturnes ou mazurkas de jeunesse qui auraient pu compléter les recueils déjà enregistrés, alors qu'il a bien pris soin, 2 ans auparavant, de graver Barcarolle, Fantaisie et Tarentelle pour la première fois. Et puis vraiment, il y a un Chopin plus profond (les Préludes, les Scherzos), plus métaphysique (les Sonates), plus parfait (les Etudes, les Ballades), plus bouleversant aussi, et de loin, que dans ces Polonaises – surtout après les Nocturnes miraculeux que Samson a offerts 18 mois avant... Etrange choix, donc.
Et pourtant... Ecoutez, ce son étouffé, assombri (pas seulement du fait de la prise de son, assez discutable) ; écoutez ces traits comme effondrés ou « laissés tomber » ; ce phrasé dédaigneux et presque exténué. Ecoutez, si poignantes, l'amertume de cette droiture et la mélancolie de cet héroïsme au combat, pourtant à l'évidence perdu d'avance. Ecoutez ce chant désenchanté, si j'ose dire, du devoir de vivre encore, accompli sans aucune faiblesse mais sans aucune illusion non plus, comme dans La Peste de Camus par exemple. Cette lippe boudeuse. Cet infime tremblement de la bouche. Ce rictus à peine esquissé. Ce qu'on entend ? Le pli amer au coin des lèvres fines et serrées du Guépard.
Et ces Polonaises finalement, et Chopin lui-même, et tout de Chopin, qu'auront-ils jamais été d'autre que cette manière d'être-là ou cette existence-là exactement, devant la vie devant la mort : cet héroïsme sans joie mais déterminé, devant le « temps compté », et finissant ?