Warner Music Victoria De Los Angeles - The Cats' Duet and other arias, duets and trios, CD Classique

Une soirée vivante et de haute classe, en compagnie de quatre artistes de valeur absolue, est devenue légendaire. En l'honneur de Gerald Moore qui a annoncé son départ des concerts, le 20 février 1967, à la Royal Festival Hall de Londres, Victoria De Los Angeles, Elisabeth Schwarzkopf et Dietrich Fisher-Dieskau ont rendu hommage au compère de nombreuses interprétations magistrales dans un récital mémorable, qui a été repris plusieurs fois par EMI sous différents titres (A Tribute to Gerald Moore; Three Living Legends). Mozart, Schubert, Rossini, Brahms, Schumann, Wolf, Mendelssohn et Haydn ont été exécutés en pièces à une, deux ou trois voix, créant un panorama varié d'états d'âme (du désespéré au plaisant), de styles (du néoclassique au tard-romantique) et de couleurs musicales. Toute cette magie a été unifiée par le calme et la raffinement artistiques des exécutants. Bien que l'assemblée puisse à certains moments manquer de recueillement, les auditeurs sont largement récompensés par la participation vivante et affable de tous. Le résultat est un engagement hors du commun et le redécoupage dans l'environnement d'écoute artificielle de la même atmosphère extraordinaire. C'est probablement l'une des meilleures enregistrements jamais réalisés. Du point de vue interprétatif, le contexte de festivité amicale permet aux artistes d'exprimer leur naturel et spontanéité tout en maintenant « haut », comme pour tous eux toujours, le ton de la performance. L'excellent engagement du public (les chroniques nous disent une salle très animée) a quant à lui fait un peu le malheur justement au morceau choisi pour donner le titre (en réalité un tantinet déroutant) à cette édition du CD, « Le Duo des Chats », où pour les spectateurs il était vraiment impossible de retenir une hilarité bruyante scénée par la vive accoppiée De Los Angeles-Schwarzkopf : ici ne reste qu'à tenter d'imaginer la mimique des deux grandes sopranos et on a vraiment le regret que le CD n'était pas un DVD!

Et l'on appelle parfois cela 'un péché de vieillesse' ! Que d'autres 'vieux' et moins 'vieux' pèchent encore ainsi, pour la joie de l'oreille, même si tout n'est pas académique, et si cela entraîne des jeux de mots (laids ou faibles)...les enfants adorent : toute la ferme, la savane, la jungle...et la banquise se retrouvent chantées et vocalisées.