Je viens d'acheter la version de Rafal Blechacz des Polonaises de Fredric Chopin et j'ai trouvé qu'il s'agit d'une des enregistrements solo de piano les plus captivants et merveilleux que j'avais entendus en quelques années. Il m'a fait désirer entendre davantage de ce jeune pianiste polonais très talentueux, et donc je suis passé à cet ensemble de trois sonates pour piano des grands maîtres de la scène viennoise, la 52e sonate de Franz Josef Haydn, l'opus 2 no 2 de Ludwig van Beethoven et la 9e sonate plus ancienne de Wolfgang Mozart, K.311. Blechacz nous présente un résultat accompli mais pas particulièrement passionnant, donc ce n'est pas tout à fait digne de son enregistrement des Polonaises. La troisième sonates sont chacune du côté sec des efforts du compositeur. Cette sécheresse est soulignée par l'approche de performance de Blechacz, sous-émphasisant toute sensibilité romantique et même dramatique, au profit d'une présentation claire et objective. La sonate de Haydn qui ouvre le disque (datant de 1794), l'une des plus connues, reçoit une lecture à l'œil clair et absolument sans sensualité par Blechacz. Je n'avais jamais placé cette sonate parmi les pièces les plus émotionnelles de Haydn mais elle a un sens de grandeur, qui cette interprétation très neutre ne met pas en lumière. La sélection suivante, la sonate A-majeur Op 2/2 (1795) de Beethoven est parmi ses efforts objectifs et purement classiques les plus marquants. J'ai trouvé cela le représentait l'effort de Blechacz le plus fort ici. Il n'y a très peu de variété tonale dans la pianism here et j'ai trouvé accueillante quand Blechacz a introduit un effet timbral dans les trois D#s répétés en A section du Scherzos, projetant une couleur supplémentaire. La performance est vive et techniquement assurée, comme c'est le cas pour l'ensemble de la musique ici. La sonate Mozart est jouée bien mais obéit à la même détachement. DG a fourni Blechacz avec un son très moyen, pas conforme aux normes actuelles. Sur la base de l'enregistrement des Polonaises Chopin, Blechacz est un pianiste doué et souvent inspiré mais ce niveau de jeu n'est pas trouvé dans cet enregistrement Haydn/Beethoven/Mozart, qui est un effort solide mais mémoorable. 4 étoiles.

Ce disque est vraiment exceptionnel. La version de Haydn est la plus parfaite, avec une respiration et une sensibilité incroyables. Je suis également très impressionné par l'interprétation de Beethoven. Pour Mozart, l'interprétation est un peu trop crispée pour mon goût, mais cela n'empêche pas que le pianiste soit très talentueux. La prise de son est également remarquable et renforce encore l'intérêt du CD. Je recommande fortement ce disque aux audiophiles et aux amateurs de musique classique !

J'ai beaucoup apprécié la performance de Rafal Blechacz, en particulier dans Haydn et Mozart. Mais quand vous avez entendu des pianistes comme Arrau, Argerich, Perahia, Brailowsky, etc. en CD ou live, il est difficile d'attribuer à ce dernier 5 étoiles. Peut-être dans quelques années...

La présente CD dépasse mes attentes. Le jeune Polonais a fait preuve d'un goût exquis, noble et très respectueux de la tradition dans son interprétation. C'est un peu rare aujourd'hui où les pianistes (notamment Mikhail Pletnev) s'emparent des fondements de la Wiener Klassik avec une maniérisme et des interprétations déstabilisantes. L'interprétation de Blechacz est à l'inverse plutôt agréable, naturelle et exempte d'eiteleries. Les passages lyriques dans le Rondofinale de Beethoven sont particulièrement remarquables et évoquent la qualité de l'enregistrement de Gilels dans les années 80. Le jeune artiste n'a pas voulu se permettre des libertés excessives, à part peut-être une pause légèrement raccourcie ou prolongée en fonction du contexte dramatique. Les passages subtils dans le Kopfsatz et les passages plus sombres (comme l'introduction au Trio) sont aussi bien traités que la polyphonie transparente dans la Sonate D-Dur de Mozart, qui profite d'une équilibre parfait en matière de stimmführung. L'interprétation du jeune artiste est toujours naturelle et transparente, donnant à chaque note sa place sur l'imaginaire perlenkette des sons. Si la CD a une faiblesse, c'est dans les Ecksätzen d'Haydns grande Sonate en Es-Dur, où le tempo choisi par Blechacz est un peu trop rapide, ce qui rend les pauses plus sensibles et crée des Löcher dans l'impulsion fondamentale. Cependant, même cette faiblesse n'est pas désagréable, surtout lorsqu'on compare cela aux étranges Einfällen de Pletnev. Le booklet est aussi agréable et discret. Ce jeune pianiste ne se laisse pas marquer comme un artiste populaire, et sa déclaration concernant le contenu et la sélection des œuvres est aussi agréable que la qualité de son enregistrement.