Warner Music Euroarts - Arnold Schoenberg: Moses und Aron, DVD Classique

J'ai entendu plusieurs enregistrements exceptionnels de la musique de Schoenberg pour 'Moses et Aron' (1930-1932), mais celui-ci est le premier DVD que j'ai vu d'une performance. C'est un enregistrement live de 2009.

Wow, je suis impressionné ! Chaque aspect de cette production est superb:

1) la musique, avec Michael Boder au chef du Bochumer Symphoniker et ChorWerk Ruhr
2) le chant et l'acteur Dale Duesing, le bariton américain, en tant que Moïse et Andreas Conrad en tant qu'Aron
3) la conception de scène innovante de Wolfgang Gussman
4) la mise en scène de Willy Decker
5) la production par l'équipe de Ruhrtriennale et le WDR (Radio allemand)

Duesing est électriquement fascinant comme Moïse, le prophète réticent. Les acteurs portent des vêtements modernes, bien que beaucoup d'entre eux soient déshabillés ou très peu habillés à la fin, après les débaucheries devant le Taureau d'or. Moïse commence assis dans la salle et se rend sur scène entre deux gradins. Les gradins s'écartent, créant un espace plus grand pour l'action. Une grande boîte transparente tombe parfois sur 'Le Peuple' et des images sont projetées sur ses côtés ainsi que sur les côtés de la salle. Une caméra directement au-dessus permet d'avoir des vues excellentes et inhabituelles par rapport à une opéra typique.

Voici Willy Decker de la bande 16-pagine avec texte en allemand et anglais:
'La nouvelle pensée frappe Moïse comme un éclair. C'est comme un feu qu'il a allumé lui-même, brillant dans les ténèbres. Il est tout à fait non préparé pour cela. Cela arrive à lui sans avisoir, involontairement, comme un saut quantique. Cela s'adresse à lui d'un buisson noir, brûlant sans être consommé. Soudainement Moïse aussi est consommé par la certitude absolue qu'il doit y avoir une seule puissance indivisée qui se trouve au fond de tout dans notre vie.'

Schoenberg a fameusement pas/coule pas terminer l'opéra. Mais je suis d'accord avec ceux qui pensent que la fin du travail inachevé est plus puissante que celle imaginé par Schoenberg dans son plan. Le texte du livret de Schoenberg est basé sur le Livre des Exodus.

J'ai toujours trouvé l'orchestration en 12 notes de 'Moses et Aron' être belle - j'ai les enregistrements conduits par les chefs d'orchestre Hans Rosbaud, Michael Gielen, Pierre Boulez et Sylvain Cambreling (voir mes commentaires) - et je suis heureux de pouvoir finalement voir l'excellente oeuvre exécutée.

Quel travail - bien que pas d'Alban Berg comme indiqué, mais d'Arnold Schoenberg, l'enseignant de Berg. Cette interprétation, même si elle est brusque et moderne dans sa présentation, est toutefois passionnante sur un plan émotionnel car elle concerne les luttes d'un peuple pour la liberté intérieure - et c'est donc sans surprise qu'elle touche le coeur de l'auditeur. Le chant et la musique sont virtuoses. Pas facile à écouter, mais très émouvant et bien joués.

Ce spectacle est présenté dans la mode contemporaine, cela ne compte pas un iota.
La scène est essentiellement une bande de scène au centre de deux gradins à étages, avec l'orchestre à un bout et les accès et le dégagement à l'autre bout.
Cela n'a pas l'air prometteur jusqu'à ce que la foule, la scène et presque tout le reste se mettent en mouvement pour donner une large superficie de performance. À certaines reprises, un cage de verre descend pour enfermer ou libérer les Israélites selon le ton de l'histoire.
Moi, Moses, chanté par Dale Duesing, a une voix de baryton riche, tandis que Andreas Conrad est un ténor puissant, tous deux s'élèvent aux exigences de l'histoire dramatique.
Les rôles mineurs sont excellents.
L'histoire présente le concept de Dieu comme une idée ou philosophie sans concept visuel révélé à Moïse, mais il ne peut pas présenter cela aux Israélites, Aaron tente de traduire ce concept à la foule avec des résultats positifs diminuant en constante.
Comparé à la version de l'Opéra de Paris, c'est dans une autre rue, et me fait paraître mon classement de quatre étoiles de ce spectacle très généreux.
L'échelle de 12 tons produit quelque merveilleuse musique dramatique qui est réfléchie par les remarquables exigences physiques imposées au chœur, et ils réussissent encore à chanter à un très haut niveau.
Une fois que j'ai commencé le DVD, je me suis refusé à s'arrêter pendant une seconde.
J'encourage vivement, sauf si vous êtes offensés par l'orgie explicite vers la fin, cela a un impact fort, tandis qu'en production de Paris elle s'évanouit dans l'irrélevance.

C'est beaucoup trop facile de jouer Moïse en un simple personnage, mais Andreas Conrad joue plutôt le rôle d'un homme vulnérable, dévot et profondément troublé. La production est bien chantée et magnifiquement interprétée dans son ensemble. Le concept abstrait du spectacle fonctionne mieux qu'aucune production mimétique ne pourrait jamais le faire. Je suis vraiment heureux d'avoir acheté ce DVD !