Warner Music Original Jackets - Richard Strauss: Vier Letzte Lieder - 12 Orchestral Songs, CD Classique

J'ai acheté ce numéro pour le remplacer que j'avais perdu lors d'un déménagement. Même si je possède d'autres interprétations de Strauss, Orchestral Songs et notamment les 'Vier letzte Lieder' (notamment Soile Isokoski et Elisabeth Meyer-Topsøe), c'est cette version dont j'ai le plus souvent recours. La belle voix de Schwarzkopf, sa maturité et son intuition sont un véhicule parfait pour cette musique de crépuscule, introspective. Ma note serait cinq étoiles, mais je retire une en raison de l'absence de textes et de traductions.

Avant même d'avoir entendu Elisabeth Schwarzkopf, j'avais considéré l'enregistrement de Jessye Norman comme la référence. Mais maintenant que j'ai entendu celle-ci, il y a pour moi deux références (comme cela peut paraître absurde). Les deux sont magnifiques, mais complètement différentes. Ce qui fait d'elle une grande artiste est sa force vocale, tandis que Schwarzkopf offre une simplicité et une clarté exceptionnelles. L'enregistrement est un véritable plaisir et incroyablement beau.

Voilà un produit tout à fait excellent. Schwarzkopf ici rend, pour moi, les meilleures interprétations jamais réalisées de Strauss' Quatre Derniers Chansons. Certains préféreraient des versions plus récentes par d'autres artistes, comme Jessye Norman. Je ne serais pas d'accord, bien sûr, car comparer des chanteurs à ce niveau est impossible et se réduit finalement à des goûts personnels.

Élisabeth Schwarzkopf a enregistré les Quatre derniers Lieder de Strauss pour la première fois en 1953, avec le Philharmonia Orchestra et Otto Ackermann. Douze ans plus tard, elle enregistra cette seconde version, avec George Szell. Le programme est complété par 12 lieder avec orchestre.

Richard Strauss a porté la science de l'orchestration vers ses plus hauts sommets; il pensait littéralement de façon orchestrale, et cela même en écrivant pour le piano. Ainsi, dans ses lieder, le passage du piano à l'orchestre se fait très naturellement, et il est bien difficile de distinguer si ces pièces ont été écrites d'abord pour l'un ou l'autre. Avec Strauss, l'orchestration est synonyme d'atmosphère, de plénitude, de somptuosité, de lumière et de beauté surnaturelle.

Avec Schwarzkopf, ces textes quittent le monde des mots pour devenir des émotions. Son timbre est radieux et chaleureux, sa voix entre en résonnance avec l'orchestre, livrant à chaque page à la fois une luminescence divine et une extraordinaire humanité.
Parmi les trésors rassemblés, citons en particulier le dernier des lieder enregistrés : Die heiligen drei Könige, une pièce magnifique qui est difficilement imaginable sans être tout droit sortie du Rosenkavalier. Le programme de 1965 est complété par 7 autres lieder enregistrés cette fois en 1968 avec le London Symphony Orchestra, qui fournissent un supplément de bonheur idéal.

Avec peut-être un léger (très léger ;) bémol peut-être pour Zueignung, chaque pièce de ce disque est un sommet absolu d'art lyrique et orchestral, une complicité symbiotique entre une voix instrument et un orchestre chantant, divinement servie par des artistes d'exception au sommet absolu de leur art. Ecoutez Im Abendrot, laissez vous emporter par son intensité surnaturelle, et entrouvrez les portes du paradis.