
Le Pavillon d'Or (Poche)
ISBN Le Pavillon D'Or, Littérature, Français
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Information produit
« Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l'envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l'une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu'elle se mettait à la pétrir. L'officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d'un noir profond.
Sans prétendre l'avoir, à la lettre, vu, j'eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l'écume verdâtre emplissait la tasse sombre - s'y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites taches -, de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse. »
Avis clients
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Malgré ce que l'on pourrait croire, c'est un livre qui se lit très facilement et que je recommanderai mille fois car il est une belle introduction à la littérature de Mishima (personnellement j'ai commencé par celui-là et il reste mon préféré) complexe, raffinée mais abordable.
J'ai peut-être passé un peu à côté de ce roman qui ne m'a pas dépassé, mais qui est loin d'être mon préféré de Mishima. Auteur que j'apprécie particulièrement pourtant.
Ce roman est très noir, misanthrope, chaque personnage est torturé et le personnage principal n'est pas des plus sympathique. Cette étude psychologique très poussée m'a paru un peu longue et je dirais même fatigante, car malgré tout on rentre très bien dans l'histoire.
Il me faudra surement une deuxième lecture pour mieux saisir toutes les subtilités de cet ouvrage de référence de l'auteur.
Ce roman explore les rapports entre beauté et laideur. Le jeune bonze Mizoguchi, malgré son handicap, continue de vouer un culte à la beauté représentée par le Pavillon d'or. Cependant, son incompatibilité avec la beauté devient insupportable et il décide de détruire le temple pour s'en émanciper. Cette destruction est une métaphore de l'éveil bouddhique, où les illusions sensorielles sont abolies pour retrouver la sérénité.
J'avais jamais lu Mishima et j'ai été étonné par son style très moderne. J'imaginais un texte très « japonais » à l'ancienne, lent et ampoulé, alors qu'en fait il est très occidental. Dans sa vie comme dans son œuvre, Mishima reste comme l'homme de l'ambiguïté.