" Mon histoire est celle d'un gamin né dans une cité, à Valence. Mon père est marocain, ma mère née en France. A la maison, avec mes sept frères et soeurs. c'était simple et strict. Nous vivions impasse Cendrillon. Cela ne s'invente pas.
Je n'étais pas exactement un garçon ordinaire dans mon lycée. Un peu le cul entre deux chaises : à la cité, on me traitait de fayot et au lycée, j'étais l'étranger. Je ne collais pas dans la terminale scientifique. Une quantité non soluble qui faisait foirer l'équation identitaire. Pourtant, j'étais un bel échantillon en éprouvette : Le troisième de ma cité à passer le bac.
De la cité, je me suis envolé. Stockholm, Londres. Parfois en classe affaires. Souvent dans des hôtels cinq étoiles. J'en suis parti le coeur serré.Ils m'avaient dit : " Vous ne trouverez jamais d'emploi ! "
Or l'espoir, Impasse Cendrillon, s'est envolé. Les émeutes de novembre 2005 étaient un appel du coeur. Un appel qui disait : " Venez nous chercher, sortez nous de ce merdier ! ". L'Etat républicain doit jouer son rôle. Mais aujourd'hui, c'est ailleurs que cela se passe : c'est dans l'entreprise que l'on doit réformer les mentalités. La discrimination a mué, s'est institutionnalisée. En France, elle fait aujourd'hui partie des meubles. "
Évoquant ce qu'il a ressenti et vécu au fil de son parcours, Hamid Senni invite à réfléchir sur les politiques anglo-saxonnes et scandinaves qui lui ont permis d'avoir de telles opportunités, malgré son jeune âge et ses origines. Un livre plein d'espoir : nos cités regorgent de talents qui sont une chance pour notre pays.