Une autre façon d'entreprendre - entretiens mutualistes

Les dirigeants des entreprises mutualistes sont assurément des entrepreneurs à part entière : ils exercent des responsabilités considérables au sein de sociétés en charge d'intérêts collectifs. Mais ils sont aussi, et peut-être surtout, des entrepreneurs "pas comme les autres". En effet, ils ne sont pas issus de grandes familles, ne représentent pas "le capital", ne sont pas nommés par l'Etat. Ils ont pour légitimité la démocratie, la bonne gestion et la compétence. Tels sont les grands patrons des entreprises mutuelles ; mutuelles complémentaires pour les personnes, mutuelles d'assurance pour les biens. Parfois fondateurs, toujours charismatiques, ils sont particulièrement discrets. En effet, ils ne sortent que rarement des grandes écoles ; ils ne touchent pas de stock-options ; ils ne sont pas stressés par les cours de la Bourse (leurs entreprises ne sont pas "opéables") ; on ne parle jamais d'eux dans la presse "people". Leurs entreprises, sociétés de personnes, et non de capitaux, totalisent des parts de marché considérables – plus d'un Français sur deux est mutualiste, souvent à plusieurs titres –, et sont des composantes majeures de l'Economie sociale ; elles sont pour ces patrons un combat, celui de la transparence, d'une certaine idée de la gouvernance, du bien-être de leurs concitoyens. Véritables humanistes, ils gagnent à être mieux connus, même si la plupart d'entre eux ne souhaitent pas la célébrité. Les auteurs, pour réaliser cet ouvrage, en ont rencontré une vingtaine dans les différents domaines de la galaxie mutualiste.
Scarlett Courvoisier, licenciée es Lettres et ancienne élève de l'institut d'étude politiques de Paris, est conseillère technique à la Délégation interministérielle à l'innovation sociale et à l'Economie sociale – DIES –, administration de missions à la création de laquelle elle a participé. Elle donne des cours sur l'Economie sociale à l'université Panthéon-Sorbonne dans le cadre du diplôme “Responsable Mutualiste”, organisé par l'Institut d'Economie sociale – IES –.