C'est une découverte très sympa ! Jusqu'à présent, je n'avais jamais entendu rien par Herbie Hancock entre l'album « In a Silent Way » de début 1969 et son grand succès « Head Hunters », enregistré en automne 1973. C'est là que commence sa période de fusion jazz/funk.

On nous présente ici, à la fin février 1972, une exploration musicale diversifiée avec des rythmes africains et du jazz électrique. Les musiciens ont adopté des noms africains : Mwandishi Herbie Hancock, Mwile Bernie Maupin, etc... Le côté A original de l'album vinyle commence par les polyrythmes de percussion dans « Sleeping Giant » (24:50) d'Hancock, un arrangement fascinant qui passe à travers plusieurs sections disparates après avoir commencé avec des rythmes de percussion. Il y a une section funky qui anticipe l'émergence du funk influencé par Sly Stone lors de la prochaine étape et des parties spaciales qui évoquent les voyages de la finère ère psychédéliaque. Le titre fait référence clairement à l'Afrique.

« Side Two » est composé de deux morceaux plus courts, tous deux écrits par Bernie Maupin : « Quasar » et « Water Torture ». Les reeds de Maupin sont une partie essentielle du son, tout comme le piano électrique d'Hancock. Et Patrick Gleason apparaît sur Moog synthésizer pour contribuer aux parties « spatiales ».

Le reste de la bande est composé de Jabali Billy Hart à la batterie, Mchezaji Buster Williams à la basse, Swahile Eddie Henderson au trompette et flugelhorn, et Pepo Mtoto Julian Priester au trombone et basse. Tous jouent également des percussions.

« Crossings » sonne très bien et se ressort encore mieux avec chaque écoute. Les différentes lignes se rejoignent et la vision originale brille à travers !

En lisant le livre de Kevin Fellezs, Birds Of Fire, sur la naissance du fusion music, j'ai découvert un nouveau monde. Je suis tombé sur une collection inédite d'enregistrements de Herbie Hancock, dont Crossings, qui m'a émerveillé par sa qualité exceptionnelle et son originalité. Il n'est pas loin de la musique que j'aime déjà, mais suffisamment différent pour être intéressant. Sleeping Giant est un autre morceau impressionnant, avec des transitions constantes entre le piano, la trompette et le saxophone soprano, tandis que Quasar est plus doux malgré quelques accords de piano puissants. Water Torture est le morceau le plus atmosphérique, avec une flute et un horn qui sont presque ethéré. J'ai été tellement impressionné que j'ai commandé immédiatement Sextant. Je pense que Herbie Hancock était à l'avant-garde de son temps, mais que maintenant les gens sont prêts à accepter ce qu'il faisait.

Personnellement, je conseille le 3ème morceau "Water torture", à écouter à fond sur une plage sous la lune, si possible! Si non, vous pouvez l'imaginer. Les autres morceaux sont de grands instants de plaisir pour ceux qui apprécient le Jazz, ici avec des instruments électroniques. Du grand Herbie Hancock, à mon sens.