J'ai acheté ce livre pour offrir, car je l'avais lu il y a plusieurs dizaines d'années. Il s'adresse surtout à des lecteurs un peu concernés par le sujet. J'ai eu la chance de vivre dans la même ville que celle décrite et où l'auteur a passé sa jeunesse. Très bonne aisance d'écriture pour un écrivain qui n'avait pas dépassé le stade de l'école primaire et qui était doté d'une excellente mémoire et de la capacité de raconter des événements du passé comme s'il venait de les vivre.

Ce roman est une source constante de bonheur. Il décrit la vie d'une banlieue ouvrière dans les années entre les deux guerres et construit un personnage attachant. L'auteur, amoureux de l'orthographe et de la grammaire, nous fait découvrir son enfance bilingue (trilingue même avec le dialecte lombard) au fil des ans. Il évoque ses découvertes littéraires, notamment Rabelais, les bandes dessinées enfantines et les illustrés américains. Le monde décrit est pittoresque et picaresque, avec la xénophobie qui s'affirme de plus en plus ouvertement. L'ouvrage rend également un hommage émouvant au père, maçon et planteur d'arbres. En résumé, un petit chef-d'œuvre qui sent bon le parmesan avec son 'odeur femelle'.

Une bonne tranche d'humanité parfois émouvante et souvent drôle, dans un style propre au personnage.
Parfois un peu confus dans les chronologies mais on pardonne au vu de l'intérêt de ce voyage.

Un livre qui rend hommage aux pères migrants, qui ont fui la dictature et la misère pour construire une vie meilleure en France. Malgré les défis, ils ont réussi à s'intégrer et ont contribué à créer un pays plus fort et plus beau.