
ISBN 9782707148070
ISBN 9782707148070, Français, Livre broché, 444 pages
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Quels sont les enjeux politiques d'une crise épidémiologique qui met en cause les discours de la science autant que la gestion du pouvoir ? Un prisme original pour lire l'histoire récente de l'après-apartheid.
Avec six millions de personnes infectées, l'Afrique du Sud est le pays du monde le plus gravement touché par l'épidémie de sida. Elle est aussi le lieu des débats les plus virulents sur les causes et les traitements de la maladie, des mobilisations les plus spectaculaires et des procès les plus retentissants pour l'accès aux médicaments. Que ces faits surviennent dans le contexte de l'après-apartheid, dans une « nouvelle Afrique du Sud » où la reconstruction d'une « nation arc-en-ciel » affranchie des barrières raciales semblait enfin possible, confère à cette situation une tonalité particulièrement dramatique. En ce sens, la chronique sud-africaine du sida, de ses morts annoncées et de ses polémiques incessantes, forme le contrepoint de la Commission vérité et réconciliation, qui s'est efforcée de solder un héritage douloureux. Fruit de cinq années d'enquête dans les townships et les anciens homelands comme dans les milieux savants et politiques sud-africains, ce livre retrace les enjeux politiques d'une crise épidémiologique qui met en cause les discours de la science autant que la gestion du pouvoir : il montre, à partir des biographies de malades et de l'anatomie des controverses, comment l'histoire de la colonisation et de la ségrégation demeure vivante, dans les inégalités et les violences, dans le racisme et les accusations de racisme. Le passé est intensément présent, se dévoilant sans cesse à travers une politique de la souffrance et une économie du ressentiment. Il s'agit donc ici de comprendre, de la manière la plus littérale, comment les corps se souviennent. Au-delà de la singularité historique de l'Afrique du Sud, l'auteur propose ainsi une réflexion sur la mémoire des afflictions collectives dans les sociétés contemporaines et sur l'anesthésie politique que perpétue notre indifférence à l'égard de ces injustices.
Didier Fassin est anthropologue, sociologue et médecin. Professeur à l'université Paris-13, il y dirige le Cresp (Centre de recherche sur la santé, le social et le politique, unité mixte de l'Inserm). Titulaire de la direction d'études Anthropologie politique et morale à l'École des hautes études en sciences sociales, il est notamment l'auteur de Critique de la santé publique (Balland, 2001, avec J.-P. Dozon), Des maux indicibles (La Découverte, 2004), Le gouvernement des corps (Éditions de l'EHESS, 2004, avec D. Memmi), Afflictions : L'Afrique du Sud de l'apartheid au sida (Karthala, 2004), Les constructions de l'intolérable (La Découverte, 2005, avec P. Bourdelais), Faire de la santé publique (Editions de l'ENSP, 2005).
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