
Retrouvailles
ISBN Retrouvailles, Littérature, Français
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Information produit
Veronica croit connaître son frère, et pourtant, le jour où elle apprend qu'il s'est jeté dans la mer, elle s'aperçoit qu'elle en sait très peu sur lui. Dans de fébriles nuits d'écriture, elle capte et recompose les images du passé pour comprendre. Lauréate avec ce roman du prestigieux Booker Prize, Anne Enright appartient à cette littérature irlandaise qui marie rigueur artistique et franc-parler explosif.
Enfants, ils se confiaient tous leurs secrets ; une fois adultes, Veronica et son frère Liam sont finalement restés assez proches malgré leurs styles de vie diamétralement opposés. Elle, qui a maintenant 39 ans, s'est rangée, s'est mariée, et vit confortablement en élevant deux enfants. Liam n'a pas changé, il est toujours tels qu'ils étaient tous les deux à 20 ans : un peu borderline, porté sur l'alcool, original et spontané, un peu fou, jamais faux.
Veronica croit le connaître, et pourtant, le jour où elle apprend qu'il s'est jeté dans la mer vêtu d'un gilet fluo, les poches pleines de pierres, elle s'aperçoit qu'elle en sait très peu sur son frère.
C'est elle qui est censée informer leur mère et se charger des tracasseries administratives - elle est la seule, d'un clan de neuf enfants survivants, dont la vie semble stable et le caractère assez fort pour résister aux sales coups du destin.
Par vagues, la haine submerge Veronica, elle raconte à la première personne comment l'écriture est devenue, suite au décès de son frère, une question de survie. Elle écrit ce roman dans l'urgence, dans une rage tout juste retenue. Elle cherche, évidemment, à comprendre pourquoi les enfants Hegarty ont cette fâcheuse tendance à mourir, mais elle tente aussi d'évacuer tout ce désastre familial, profondément inscrit dans ses tripes -ici, une distance raisonnable n'est pas de mise.
Tout en " assurant ", en organisant les retrouvailles familiales pour les obsèques de Liam, elle sent sa propre vie se dérégler. Ses souvenirs d'enfance reviennent l'envahir, elle dort le jour, écrit la nuit. Le roman est ainsi un récit nocturne, un récit d'ombres et de fantômes. Rien n'est sûr, sinon sa peur, sa rage et son désir de connaître la vérité.
Liam et elle avaient été en partie élevés par leur grand-mère, Ada, car leur mère, éternellement enceinte, n'arrivait même plus à retenir le nom de tous ses enfants ni à s'en occuper convenablement. Veronica capte et recompose des images du passé, des images datant de la jeunesse de cette grand-mère qui avait sagement renoncé au grand amour de sa vie, décision dont les conséquences semblent avoir influé sur le sort de Liam. Liam, lorsqu'il n'avait neuf ans, a vécu quelque chose dans la maison de sa grand-mère, dont Veronica aimerait à présent avoir su le protéger. Réussira-t-elle à en parler avec ses frères et soeurs, ou même avec leur mère, le jour des retrouvailles ?
Retrouvailles est un roman qui parle d'amour et de déception, de désirs forts et de frustration, tout en procurant le plaisir d'une lecture littéraire de qualité. Anne Enright qui a reçu pour ce roman, en 2007, le prestigieux Booker Prize, appartient à cette tradition de rigueur artistique et de franc-parler irlandais qui, depuis toujours, est potentiellement explosif. "Et la vérité vous libérera" - comme le croyaient les premiers naturalistes.
Avis clients
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J'ai acheté ce livre en raison d'avis favorables, mais je n'ai pas aimé...trop fouillis, trop sexe. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et à finir le livre...une histoire de famille sur fond de règlement de compte et d'inceste !!! Lourd !!
Onze mois de différence entre la sœur et son frère Liam. Onze petits mois qui expliquent peut-être l'affection indéfectible qui les unit et les particularise dans cette famille nombreuse (oh combien !) irlandaise. Quand son frère se suicide, la sœur écrit furieusement pour remonter à la source de ce geste pour elle incompréhensible, tenter de mettre à jour la scène qui a pu déclencher le mécanisme aboutissant à cette mort.
Alternant passé et présent, Retrouvailles est un roman puissant, dérangeant, qui reconstitue le passé, non pas avec une assurance tranquille, bien peignée, lisse, (et un tantinet suspecte), mais d'une manière hirsute, 'à la diable', n'hésitant pas à dire qu'il s'agit peut-être de souvenirs inventés, mais revenant avec obstination sur cette scène primitive qui devrait lui livrer-peut-être- la clé de cette famille marquée par l'influence d'Eros.
La narratrice, surtout au début du roman utilise un langage cru, que ce soit pour parler de sa famille ou de sa relation de couple qui s'effiloche : 'Il y avait des filles, à l'école, dont les familles augmentaient jusqu'au nombre conséquent de cinq ou six. il y en avait chez qui ça grimpait jusqu'à sept ou huit- ce qui était jugé un tant soit peu enthousiaste-et puis il y avait les pitoyables comme moi, avec des parents totalement désarmés qui se reproduisaient comme on irait aux chiottes.' Mais cette violence n'est là que pour montrer le maëlstrom d'émotions de la sœur, qui triture les phrases, malmène son mari et embarque le lecteur, parfois abasourdi mais totalement conquis dans une lecture qui le laisse un peu groggy mais en même temps séduit.
Au diable les bons sentiments ! 'Le truc merveilleux quand on est élevé à la diable, c'est qu'il n'y a de reproches à faire à personne. Nous sommes entièrement élévés en plein air. Nous sommes des êtres humains à l'état brut. Certains survivent mieux que d'autres, c'est tout.' Pourtant il y a de l'amour qui court tout le long de ce livre, un amour qui ne dira son nom que quand la narratrice aura enfin trouvé l'apaisement.
Quant au style, il est tout à la fois sensuel, le passé étant très lié aux sensations, cru, cahotique, fougueux et plein d'humour féroce. On se laisse embarquer dans ce roman comme on ferait un tour dans une essoreuse à plein régime et on en sort étourdi mais bourré d'énergie.