La Mélopée de l'ail paradisiaque (Grand format)
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La Mélopée de l'ail paradisiaque (Grand format)
ISBN Melopee De L'Ail Paradisiaque (La), Littérature, Français
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Information produit
A l'aube de la nouvelle politique économique, dans les années 1980, les paysans d'un village du Shandong, au nord-est de la Chine, vivent de la culture de l'ail.
En butte à la corruption des fonctionnaires et à l'aveuglement du Parti, frappés par la mévente de leurs produits, ils provoquent une émeute, durement réprimée, au siège du district. Gao Ma, l'un des insurgés, aime Jinju, mais un mariage arrangé entre familles, selon les moeurs anciennes, les empêche de s'unir. Qu'il s'agisse de vendre ses hampes d'ail, d'épouser la fille que l'on aime ou même d'enterrer sa vieille mère selon la tradition, la vie est dure pour les fortes têtes et les coeurs ardents.
Les contradictions entre petits paysans et bureaucrates sont à leur comble tandis que les survivances de l'ancien esprit féodal sont battues en brèche par la nouvelle mentalité. Scandées par les chants d'un vieil aveugle, les aventures tragi-comiques du petit peuple de Tiantang (le paradis) font l'objet de ce roman noir, violent et truculent. Un roman insurrectionnel et polyphonique doublé d'un éloge inattendu et tragique du pur amour dans le style de Mo Yan fort, direct, sarcastique, dans sa langue crue et drue, mais avec, aussi, une infinie délicatesse.
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Sous la houlette de Deng Xiaoping, les chinois ont à nouveau la possibilité de s'enrichir. Mais cette liberté nouvelle va surtout profiter aux mieux placés, c'est-à-dire les cadres du Parti et les petits potentats locaux chargés de mettre en place la réforme économique. Une campagne a été lancée pour permettre aux paysans les plus pauvres de sortir enfin la tête de l'eau, mais finalement, il y a eu une révolte contre les dirigeants locaux qui se sont enrichis à leurs dépens. C'est un portrait saisissant d'une campagne chinoise tiraillée entre traditions et aspirations à la liberté.
J'ai eu du mal à terminer ce livre, même si j'espérais trouver une fin plus satisfaisante. Malheureusement, l'écriture d'un prix Nobel de littérature ne m'a pas impressionnée. L'intrigue était intéressante, mais la qualité de l'écriture était en dessous de mes attentes.
Mo Yan croise ici un fait historique (une émeute rurale dans la Chine de 1987) et une tragique histoire d'amour dans une chronique de la vie à la campagne chinoise. Le livre vaut surtout pour sa peinture du milieu rural chinois de l'époque, une spécialité de Mo Yan. La narration est assez calme dans le rythme, on va d'accidents en accidents qui se fondent dans une réalité terne et cruelle, comme une chronique ; et belle dans la forme, Mo Yan sautant dans ses descriptions du réalisme abrupte à la poésie tirant sur la superstition paysanne. C'est parfois drôle, souvent méchant, cruel ; ça met à jour la racine humaine, avec tous ses reflets de souffrance et de joie. C'est politique, aussi, mais Mo Yan aurait pu éviter le matraquage superflu du dernier chapitre. Pour mon opinion, après cette lecture je n'ai pas envie de reprendre un livre de cet auteur. Un constat de la bassesse des gens ne m'intéresse pas, et cette répulsion prend le pas sur la beauté de la peinture qu'il fait de la vie paysanne. Par ailleurs, je recommande une autre traduction s'il en est, celle-ci est parfois maladroite ('Il ne s'agissait pas de laisser le moindre espace aux plus culottés' au lieu de 'Il s'agissait de ne pas...', pas exemple). Enfin, je précise que 'La mélopée' a été recommandée par Peter Englund (secrétaire de l'Académie Suédoise) comme une bonne introduction pour ceux qui souhaitent découvrir Mo Yan. Pour finir, un extrait : Le clair de lune permettait maintenant de distinguer les hommes et les attelages. Les deux bœufs ruminaient. A leurs lèvres coulait un filet de bave semblable au fil du vers (sic) à soie. Deux des hommes debout près des charrettes fumaient tandis que le troisième tapotait sa main avec son fouet. Ces visages lui disaient vaguement quelque chose. Tous ces hommes étaient du même canton, de villages voisins, peut-être même les avait-il déjà rencontrés. Quant aux femmes dans les charrettes, elles étaient si sales et si mal coiffées qu'elles n'avaient plus guère apparence humaine. La femme qui était dans la charrette la pus proche du champ de patates se mit à hurler. Ses cris et ses pleurs étaient insoutenables. Son homme tournait autour de la charrette en bougonnant : 'Tais-toi, mais tais-toi donc ! On va se moquer de nous !' La porte de la maternité s'ouvrit avec un bruit sec. Une lampe s'alluma sous l'auvent. Dans la lumière apparut un médecin vêtu de blanc : c'était une femme. Elle portait des gants en caoutchouc qui lui montaient jusqu'aux coudes, tout mouillés. C'était sûrement du sang. L'homme qui faisait les cent pas devant la porte s'était déjà avancé et demandait avec inquiétude : 'Docteur, qu'est-ce que c'est ? - Une fille ! marmotta le médecin. En entendant cette nouvelle, l'homme vacilla puis tomba à la renverse. Sa tête heurta une tuile sur le sol. Etant donné le bruit, la tuile avait dû se casser.
Livre passionnant qui découvre la fresque dure du monde agricole de la Chine. J'ai beaucoup aimé l'écriture de Mo Yan, je trouve aussi que chacun se repasse en rêves les événements de sa vie et quelle vie ! Je vais découvrir l'ensemble de l'œuvre de Mo Yan - bonnes lectures et bon été.