
Bérénice (Poche)
ISBN Berenice, poésie, Français, Livre broché
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Information produit
Racine Bérénice Quoiqu'il aime Bérénice, Titus renonce à l'épouser parce que Rome interdit cette union de l'empereur et d'une reine étrangère. Mais lorsqu'il la confie à Antiochus, roi de Comagène, également amoureux d'elle, Bérénice refuse violemment de partir avec lui et, éperdue, implore Titus qui l'aime plus que jamais.
Le sujet de la pièce, créée à l'Hôtel de Bourgogne en 1670, n'est ainsi que la souffrance d'une séparation amoureuse puisque l'action consiste pour Titus à se faire comprendre, et pour Bérénice à refuser de comprendre. Comme nous le dit la préface de Racine, « la tristesse majestueuse » fait ainsi « tout le plaisir de la tragédie ». Et le tragique de Bérénice, en effet, c'est que son dénouement condamne les trois héros un moment tentés par la mort à une solitude plus douloureuse que la mort même : tragique tout élégiaque d'une passion pure et d'une mélancolie dominée.
Edition de Georges Forestier.
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Le choix des textes est intéressant : l'ouvrage fait place à des auteurs variés, connus et moins connus. Il est adapté aux collégiens en proposant des questionnaires et pistes de travail interdisciplinaire.
Ce produit a vraiment dépassé mes attentes. La qualité est incroyable et le service client était très réactif. Je recommande fortement!
Ce recueil de poésies est très complet et regroupe des œuvres de divers poètes. Il propose une introduction qui présente l'évolution de la poésie lyrique du moyen-âge au XVIIème siècle en passant par Rutebeuf, Charles d'Orléans, François Villon et autres. Le recueil est divisé en trois parties qui permettent de découvrir les caractéristiques de la poésie lyrique, étudier l'expression émotionnelle du poète et examiner le renouvellement du lyrisme au XXè et XXIème siècle. Il comprend également des groupements de textes, des questions sur l'ensemble de l'anthologie et un vocabulaire utile pour analyser les poèmes.
Je viens de lire Tite et Bérénice de Corneille, et de relire Bérénice de Racine. Les deux pièces résultent d'une mise en concurrence organisée par Henriette d'Angleterre et leur comparaison officielle donna la palme au jeune Racine, montant face à l'ancien Corneille, prétendument déclinant. Oui, sauf que... Le Bérénice de Racine est assez simpliste de scénario : Tite doit annoncer à Bérénice, qui l'aime et qu'il aime, qu'il doit renoncer à elle car le Sénat n'acceptera jamais que l'empereur épouse une reine étrangère. « Je voulais qu'à mes vœux rien ne fût invincible, Je n'examinais rien, j'espérais l'impossible ». Il confie à Antiochus le soin de ramener Bérénice chez elle, ignorant que ce dernier vient de déclarer sa flamme à ladite Bérénice, et doit finalement annoncer sa décision, face à face, à Bérénice… « Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous, Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ? Que le jour recommence et que le jour finisse, Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice ». Le Tite et Bérénice de Corneille est plus complexe : Tite doit épouser Domitie qui n'aime que le pouvoir : « La passion du trône est seule toujours belle, Seule à qui l'âme doive une ardeur immortelle ». Mais on a beau, Seigneur, raffiner sur ce point, La personne et le rang ne se séparent point. Domitie est aimé de Domitien, le jeune frère de Tite, lequel voudrait bien voir son aîné épouser au contraire Bérénice dont il est déjà l'amant, sachant que l'amour du seul pouvoir par Domitie commence à le pousser indirectement vers les bras de Bérénice… « L'amour propre est la source en nous de tous les autres C'en est le sentiment qui forme tous les nôtres Lui seul allume, éteint, ou change nos désirs Les objets de nos vœux le sont de nos plaisirs ». Tite est partagé, d'un coté, par les lois de Rome : « Maître de l'univers sans l'être de moi-même Je suis le seul rebelle à ce pouvoir suprême » « Un monarque a souvent des lois à s'imposer Et qui veut pouvoir tout ne doit pas tout oser ». Et, d'un autre coté, par son amour pour Bérénice : « Du trône où je me sieds puis-je aspirer à rien Branche posséder un cœur qui n'aspire qu'au mien ? » Mais le Sénat finit par accepter Bérénice, et Tite « refourgue » alors Domitie à Domitien : « Non Madame, je veux que vous sortiez d'erreur Bérénice aime Tite et non pas l'empereur ». Dans les deux cas la langue est absolument admirable, mais plus lisse et « à la chaîne » chez Racine, plus contrastée et « artisanale » chez Corneille. Racine traite davantage de pulsions et de rigueur quand Corneille parle de passion et de grandeur. Pour Racine, le janséniste, c'est l'interdit, le devoir, qui est grand ; pour Corneille, c'est le cœur : « Le cœur a quelque chose en soi de tout céleste ». N'en déplaise à La Bruyère, par sûr du tout que le jeunot ait détrôné l'ancien...














