LES CERFS-VOLANTS, Gary Romain

Ce livre, attention, est un livre scolaire pour élèves étudiant Romain Gary que j'adore, d'autre part. Mais quand j'ai acheté ce livre, je n'ai pas fait attention à la pastille sur la couverture qui indiquait justement que c'est un livres 'scolaire'. J'achèterai ce roman dans une autre édition...

C’est le dernier ouvrage écrit par Romain Gary, mais il a également prêté sa plume délicate à Émile Ajar. Si l’on retrouve dans cette dernière œuvre la gentillesse, la poésie et l’originalité de l’écrivain, elle m’a paru néanmoins plus facile, moins profonde et même le style est moins travaillé que dans les autres romans. Il y a même une pointe de moralisme superficiel très étonnante de la part d’un esprit aussi vif. Le dernier tiers est précipité et un peu répétitif, comme s’il fallait en finir. La psychologie des personnages a moins de force, elle ronronne comme une machine bien huilée. Le charme opère encore mais presque comme au souvenir De la Vie Devant Soi ou De la Promesse de l’Aube. Un roman qui n’a pas la force des autres et qui parait avoir été écrit un peu mécaniquement. Mais mon attente était si grande que je suis peut-être sévère à l’excès. Un auteur que je porte dans mon cœur depuis toujours.

Roman magnifique, une petite histoire dans la grande, qui dépeint avec émotions la vie sous l'occupation. Romain Gary nous donne une fresque de la France qui s'est battue non pas pour son peuple mais pour sa grandeur, pour toutes les petites histoires d'amour et pour que puissent voler les cerfs-volants. Un de ces livres dont on ne peut pas décrocher avant d'avoir fini, un de ces livres qui nous transportent.

Ce roman de Romain Gary est un véritable chef-d'œuvre. Il me coûte de commencer par citer Nicolas Sarkozy, mais je lui suis redevable sur ce point. C'est un livre qui m'a mis sur la trace de l'œuvre de Gary et qui m'a confirmé ma passion pour son écriture. Le roman est lumineux, avec des descriptions poétiques comme celle-ci : 'Elle jouait avec sa chevelure et ses yeux, si bleus qu'il devait en coûter au ciel...' (p.70). Les critiques de la classe dominante sont juste, mais le message principal du livre est contre l'excès de lucidité et de bon sens menant à la résignation : 'Il faut se méfier d'un excès de lucidité et de bon sens : la vie y laisse quelquefois ses plus belles plumes...' (p.205). L'aviateur et héros de la deuxième guerre mondiale, Romain Gary, n'a pas envie de tuer des hommes, il distingue un SS d'un homme, il est déjà trop tard, il est mort (p.352). Les ressorts de Gary sont l'âme humaine, le courage, l'amour et l'espoir : 'L'espoir nous joue souvent ces tours-là, mais c'est de ces tours-là qu'on vit après tout...' (p.243). La fin du roman est aussi intense et riche que tout le livre. C'est un livre sur l'élévation de l'âme humaine, vue comme un cerf-volant qui monte dans le ciel.