
La boutique aux miracles (Poche)
ISBN La boutique aux miracles, Jorge Amado, Portugais, 448 pages
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Information produit
Pedro Archango, fils de Bahia, est un homme engagé, plein d’esprit et de charme, essentiellement réputé pour écrire des livres qui incommodent les aristocrates et intellectuels locaux. À sa mort, ces derniers s’empressent de l’oublier. Pourtant, lorsque des années plus tard, un Prix Nobel américain fait le déplacement pour chanter la gloire de cet enfant du pays et de l’inestimable valeur de ses écrits, ces mêmes intellectuels s’en font les porte-parole. Jusqu’à lui inventer de toutes pièces une vie exemplaire.
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Bien que Nilo Argolo joue les seconds rôles dans ce roman, il en est pourtant la clef de voûte. Archango lui est le prétexte à nous décrire une société brésilienne toute dévouée au blanchissement de la race à tel point qu'elle ne peut qu'au mieux ignorer au pire mépriser ses gloires colorées. Mais revenons à Nilo Argolo, qui est à vrai dire le motif de ma lecture. Il faut d'abord en rappeler l'histoire, la vraie en chair et os. Nilo Argolo dans la première dimension s'appelait Raimundo Nina Rodrigues. Il fut anthropologue, ethnologue, phrénologue, médecin légiste, et participa à la création de l'anthropologie criminelle au Brésilienne. Pourtant ce que l'on retiendra dans cette affaire est qu'il fut un grand promoteur du racisme scientifique affirmant, pour faire simple, que la race blanche était de tous temps et pour l'éternité, supérieure. Au passage il était lui-même métis. (Allez comprendre). Pour amateurs de détails, rappelons que ce même Rodrigues, toujours le vrai et toujours expert en phrénologie, avait réclamé le crane du « Conseiller » le fameux prophète de Canudos dont Mario Vargas Llosa avait fait le sujet de son très romancé écrit « la guerre de la fin du monde ». Après examen Rodrigues constatait que rien dans la crane du « béat » ne signalait une quelconque indication de folie ou dérangement mental. Dans ce roman Amado ne donne pas plus d'espace à Rodrigues/Argolo, si ce n'est que ses théories planent tout au long du roman. Pour le reste il nous transmet une vision poétique chargée d'une réconfortant humanité de cette race mélangée aux saveurs envoûtantes, colorées de 138 nuances de noir. Le Candomblé est toujours et partout présent mais il ne nous en livre aucun de ses secrets. A nous de chercher ailleurs . En tous cas de quoi donner envie de toujours mieux connaître ce pays qui en dépit de ses pâleurs devient magique que dès qu'il se colore de ses mélanges exotiques évoqués ici avec la tendresse d'un père bienveillant.
Je me suis attiré dans la lecture de cet ouvrage en raison de mon amour pour les romans de Jorge Amado. Dans La boutique aux miracles, contrairement à d'autres œuvres, Amado a su ajouter une touche d'humour sarcastique. Ce livre est agréable à lire mais j'ai trouvé quelques longueurs. Malgré cela, je l'ai bien aimé et il démontre encore une fois que Amado est un grand écrivain !