Retrouvé après sa mort, ce gros manuscrit ne constitue qu'une petite partie d'une autobiographie qui, achevée, eut sans doute comporté des milliers de pages. Mais on sent que Maxime Rodinson voulait attacher une importance toute particulière au récit de ses origines et de son apprentissage : famille de Juifs russes travaillant dans le vêtement de pluie en caoutchouc, établie dans le quartier des Gobelins et vivant de peu ; milieu d'extrême gauche (anarchistes pour les uns, socialistes et bientôt communistes pour les autres). Par dessus tout, le goût et la volonté d'apprendre, de trouver des livres, d'autant plus que les moyens familiaux ne permettent pas de payer des études longues au jeune Maxime.

Ce livre d'un enfant pauvre dans le Paris de l'immigration est un hymne à la culture : comment on devient un grand savant en partant de presque rien. Une réponse d'autrefois à un problème on ne peut plus actuel.