Le cognassier, le néflier, le sureau, le cornouiller, l’églantier, l’amélanchier, l’argousier et l’épine-vinette ont en commun de produire des fruits aujourd’hui délaissés, voire méprisés. Ils seraient trop astringents ou trop acides, pas assez goûteux.
Ces arbres ont effectué à rebours le chemin qui les avait conduits de la forêt médiévale jusque dans les vergers : on les trouve désormais plus facilement dans les clairières ou sur les talus que dans les jardins. L’amateur de fruits y perd autant que l’amoureux des parfums, tant leur floraison est, pour la plupart d’entre eux, odoriférante.
Une manière de réconcilier usages anciens et pratiques culturales modernes serait de planter une haie pour protéger le jardin fruitier du vent et du froid, et abriter oiseaux, insectes et petits animaux. Ainsi, la haie de petits fruitiers, utile et esthétique à la fois, fournira un contrepoint gourmand et “sauvage” aux cultures du verger. «THIERRY DELAHAYE Auteur d’une trentaine d’ouvrages pratiques et documentaires (cuisine, jardinage, histoire...), il a rédigé cinq livres avec Pascal Vin, parus chez Nathan (Les Pommes, une passion et Le Jardin fruitier), et chez Actes Sud dans les collections “Le nom de l’arbre” (Le Pommier) et “Chroniques du potager” (La Fraise, Le Melon et la Pastèque). Chez Actes Sud, il a également publié Les Fruits rouges, L’Abricotier et le Pêcher, et participé à L’Encyclopédie du Potager. Marin de bibliothèque, Thierry Delahaye oublie de temps à autre les fruits et légumes pour collaborer aux livres de Loïck Peyron, édités chez Flammarion : La Légende de la mer, Naviguer sur les mers du monde, Marins de légende.»