«Quand Emmanuelle m’a proposé de l’accompagner en Mauritanie pour son premier voyage, en 1996, ma vision de l’humanitaire, et encore plus celle de l’Unicef, était très vague. C’est vraiment sur le terrain que se concrétise toute la dimension de l’urgence et de l’action de tous ceux qui donnent tant de leur temps et de leur énergie à aider, à sauver. Mon métier n’est pas d’écrire mais de regarder et de montrer; c’est ce que j’ai voulu faire le plus fidèlement possible dans ce livre, avec la pudeur qui est la mienne. Lors de notre première visite à l’hôpital de Nouakchott, en Mauritanie, au moment d’entrer dans le service de pédiatrie, une équipe de médecins se battait en vain pour redonner la vie à un petit garçon de cinq ans. Cette image n’existe sur aucune de mes pellicules mais elle restera gravée pour toujours dans ma mémoire. J’ai pris le parti de montrer le côté positif des choses, l’espoir et les sourires. Mais une simple attention révèle, derrière ces décors, ces couleurs et cet exotisme, les conditions de vie inacceptables affrontées au quotidien par la population. Dans son engagement pour cette cause, Emmanuelle m’a souvent montré sa force, mais aussi sa fragilité. Sans pudeur et sans artifices, il n’y a ni star ni actrice, mais juste la femme, la mère, sensible et révoltée. Celle que l’on peut retrouver en chacun de nous. D’autres voyages viendront, d’autres rencontres et d’autres images, c’est l’engagement d’une vie» (Olivier Guespin).