Après avoir reçu, très jeune, à Florence, une formation d’orfèvre, Botticelli commence à peindre vers 1464 - il a à peine vingt ans -, sans doute dans l’atelier de Filippo Lippi. Sur le modèle de son maître, ses premières œuvres figurent des Vierges à l’Enfant, et sa renommée l’amène à réaliser en 1481, à Rome, trois grandes fresques de la chapelle Sixtine. De retour à Florence, il peint pour les Médicis Le Printemps, la Naissance de Vénus et Pallas et le Centaure, de mystérieuses peintures à sujet mythologique, qui exaltent la beauté universelle et immuable conforme aux valeurs de la philosophie néo-platonicienne. Botticelli se fait aussi «illustrateur», au service de la Divine Comédie, le chef-d’œuvre de Dante, et même «décorateur», à la demande de nobles florentins qui, à l’occasion de mariages, commandent à son atelier des coffres peints de scènes évoquant généralement la fidélité conjugale. Dans la dernière période de sa vie, à partir des années 1490 - il meurt en 1510 -, les peintures de Botticelli, la Pièta, La Nativité mystique, Le Christ sur le mont des Oliviers, révèlent la crise religieuse qui parcourt l’Occident à la fin du XVᵉ siècle. Une angoisse des fins dernières qu’illustre à Florence l’éphémère République chrétienne du moine Savonarole.