Infinis brefs avec leurs ombres

Colline […] De là-haut, comme celui que l’on accepte dans l’assemblée des sages, réfléchissant avant d’asseoir un jugement en termes mesurés, je saurai contempler dans leur éloignement les collines assises, participant à la tendresse d’un ciel apparemment plus proche, d’une pureté plus sensible aux confins de la plaine, du fait de camaïeux dont le bleu passe de l’intense au plus pâle, accable et rassasie. Puis, occupé de tes murmures, comblé de tes odeurs, joyeux du doux fardeau de ta lumière, enfin consentant au retour, j’accepterai de redescendre jusqu’à la plaine pour retrouver la prose et les désordres coutumiers, car je ne puis demeurer dans le campement de ta tranquillité, dans la joie mordorée de ton asile, ô bienheureuse […].Philippe Delaveau Ce recueil reprend les thèmes précédents de l’auteur : la déploration de l’immobile, le désir du voyage, la contemplation de la nature, l’aventure spirituelle. «L’appel au désert» évoque la vocation d’artiste et la solitude où elle conduit. «Les yeux du présent» et «Approche du mystère» font entrevoir ce qui est pressenti au terme de la quête. Mais surgit le thème du «Désastre» où la parole est donnée aux accusateurs. Alors s’élève encore un chant de louange, «Toujours devant l’étoile», mais aussi une parole d’adieu.