Communication & langages- 2018 - 195

Ce dossier envisage la route comme forme d’expression ouverte (via rupta), en se limitant à la route terrestre et ses prolongements urbains (la rue, le boulevard), ruraux (le chemin) ou périurbains. L’objectif est d’aller au-delà de la route comme simple instrument de passage, en l’inscrivant dans des « pratiques de l’espace », en la percevant comme un objet communicationnel. Forme du cheminement, la route constitue un « paysage habité », c’est-à-dire « un milieu où le situs est devenu locus ». Il s’agit ici, en adaptant les propos de Baudrillard, d’entrer dans la fiction de la route, dans la route comme fiction, ou encore, en suivant Roland Barthes, d’investir ses langages et de fissurer ses légendes. En d’autres termes, de tracer la route à travers ses mises en récit médiatiques, ses représentations intimes, ses discours institutionnels, ses objets ou imageries pour mieux saisir les processus de signification qui composent son identité.